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La prévoyance en Suisse est un système prévu pour garantir la protection sociale de la population suisse, notamment à la retraite. Ce système s’articule autour de 3 piliers : la prévoyance vieillesse obligatoire (1^er pilier), la prévoyance professionnelle (2^ème pilier, ou LPP) et la prévoyance privée (3^ème pilier).

Incontournable, comment fonctionne la prévoyance en Suisse ? Comment s'articulent les 3 piliers ? Sont-ils tous obligatoires ? Auprès de quelles caisses de prévoyance anticiper sa retraite ? Quelles sont les règles d'imposition dans le cadre d'un contrat de prévoyance ? Toutes les réponses à vos questions dans cet article !

Qu’est-ce que la prévoyance en Suisse ?

La prévoyance en Suisse repose sur un système à 3 piliers. Celui-ci a pour objectif de répartir les aides selon les besoins de la population suisse tout en limitant les risques de lacunes de financement.

• Le 1^er pilier correspond à la prévoyance vieillesse obligatoire (AVS). C’est la rente mensuelle que l’on touche indéfiniment dès le premier jour de sa retraite. C’est un minimum vital garanti par l'État grâce aux cotisations de toutes les personnes encore actives.

• Le 2^ème pilier correspond à la prévoyance professionnelle. Elle s’obtient en cotisant grâce à son statut de salarié obligatoirement mais en tant qu'indépendant vous avez le choix de la payer ou non. Au-delà de ça elle peut être versée sous forme de rente, de capital ou un mélange des deux. Elle viendra agrémenter la rente AVS du premier pilier pour atteindre environ 50 à 70% de son ancien salaire.

• Le 3^ème pilier est une prévoyance privée. Seule composante libre du système de retraite, est la prévoyance privée. C’est vous qui décidez si vous voulez épargner ou non une partie de votre salaire pour en profiter plus tard ou pas. Ces cotisations ne sont plus imposées et vous seront remis le jour de votre retraite sous forme de capital.

Voici comment s'organisent les trois piliers de la prévoyance sociale en Suisse :

	Pilier 1	Pilier 2	Pilier 3
Noms	Assurance Vieillesse et Survivants (AVS) Assurance Invalidité (AI) Allocation pour perte de gains (APG)	Loi Prévoyance Professionnelle (LPP)	Prévoyance privée
Système	Répartition	Capitalisation	Capitalisation
Objectif	Maintien du minimum vital	Maintien du niveau de vie habituel	Couverture des besoins privés supplémentaires
Obligatoire		Si salaire annuel brut minimum > 21'510 CHF

Comment fonctionne le 1er pilier en Suisse ?

Le premier pilier de la sécurité sociale - souvent appelé AVS - couvre les besoins fondamentaux d'une personne et de sa famille. La pension d'État est conçue comme un système de répartition, ce qui signifie que les cotisations perçues sont immédiatement versées aux bénéficiaires actuels.

Le 1er pilier comprend non seulement des prestations en cas de retraite et d'invalidité, mais aussi une compensation pour la perte de revenu due aux services obligatoires (armée, service civil, etc.) ou au congé de maternité.

Le système du 1er pilier comprend également l'assurance chômage obligatoire. Si une personne se retrouve involontairement au chômage, l'assurance verse 70 % du salaire assuré, en fonction de l'âge de la personne et des mois de cotisation à l'AVS (80 % si des enfants à charge vivent dans le ménage).

L'AVS alloue 2 types de rentes :

1. Tout d'abord, la pension de vieillesse (rente de vieillesse) qui permet à l'assuré de se retirer de la vie active avec une sécurité matérielle, permettant ainsi une retraite tranquille d'un point de vue financier.
2. Une rente de survivant aux veuves, veufs et orphelins pour aider à surmonter les problèmes financiers suite au décès d'un assuré.

Voici un tableau récap du 1er pilier de la prévoyance étatique :

Caractéristiques	Premier pilier
Par qui ?	Prévoyance Étatique Responsabilité de l'État
Caractère	Obligatoire
Type d'assurances sociales	AVS / Assurance invalidité (AI) Prestations Complémentaires (PC)
Cotisations	Cotisations AVS/AI : Employeur et salarié: 50 % chacun Personne réalisant une activité lucrative indépendante ou sans activité lucrative : autofinancement à 100 % Cotisations PC : financées par les recettes fiscales de la Confédération et des cantons
Rentes versées	Rente de vieillesse Rente d’enfant Rente d’invalidité Rente d’enfant invalide Rente de veuf / de veuve Rente d’orphelin

Qu’est-ce que la prévoyance professionnelle ?

En plus de l'assurance obligatoire AVS, vous êtes également tenu de cotiser à la prévoyance professionnelle (LPP) du 2ème pilier en tant que salarié. Le 2ème pilier permet de compenser les prestations versées par le système de répartition. Son objectif est de garantir un revenu équivalent à 60 % de votre dernier salaire lorsque vous serez à la retraite, afin que vous puissiez maintenir votre niveau de vie.

La cotisation LPP, directement déduite du salaire, est organisée par des institutions de prévoyance privée telles que des caisses de pension (CAP, Kessler, Allianz, UBS, Groupe Mutuel, etc.) et des assurances vie. On peut imaginer le second pilier comme un compte d'épargne sur lequel on peut économiser pour notre futur départ à la retraite. Le montant minimal à verser chaque mois est fixé par la loi et correspond à un pourcentage du salaire.

Le 2ème pilier couvre également les besoins en cas d’invalidité, à la suite d’une maladie ou d’un accident avant l’âge prévu de départ en retraite. Vous recevrez alors une rente d’invalidité. Enfin, il garantit les besoins de vos proches (conjoint et enfants) en cas de décès, qui recevront alors une rente de conjoint ou rente d’orphelin.

Comment fonctionne le 3ème pilier en Suisse ?

Le 3ème pilier, ou régime de retraite volontaire, est un régime de retraite flexible, facultatif, s'ajoutant aux régimes obligatoires des premier et deuxième piliers. Son but est de combler les lacunes financières si vos prestations du premier et du deuxième pilier sont insuffisantes. Ni l'État, ni votre employeur ne participent au financement de votre prévoyance privée. La décision d'opter pour une prévoyance privée vous appartient entièrement.

Le 3ème pilier est divisé en deux parties :

1. Le pilier 3a, ou prévoyance liée : prévoyance à long terme dont les cotisations sont déductibles fiscalement, mais dont le capital est bloqué dans le plan de prévoyance. Vous touchez votre capital uniquement le jour de votre retraite.

2. Le pilier 3b, ou prévoyance libre : plan flexible sans conditions obligatoires et généralement non déductible fiscalement lors de la cotisation. Le capital peut être retiré à tout moment.

Voici un tableau récapitulatif du troisième pilier, la prévoyance privée :

Caractéristiques	Troisième pilier
Par qui ?	Prévoyance Individuelle Responsabilité individuelle
Caractère	Facultatif
Type d'assurances sociales	Prévoyance liée (3a) Prévoyance libre (3b)
Cotisations	Autofinancement à 100 % pour combler les lacunes de prévoyance individuelle
Rentes versées	Produits d’assurance ou bancaires Autres économies et valeurs patrimoniales

Qu’est-ce que le certificat de prévoyance en Suisse ?

Le certificat de prévoyance vous donne un aperçu des prestations auxquelles vous avez droit grâce au LPP, notamment :

• Votre salaire
• Les cotisations annuelles versées par voue et votre employé à la caisse de pension
• L'avoir de vieillesse prévisionnel au moment de la retraite
• Les prestations en cas d’invalidité ou de décès
• Les rachats et possibilité de rachat dans la caisse de pension
• Les prestations en cas de retraite anticipée

Compte de prévoyance ou fonds de prévoyance : que privilégier ?

Dans le cadre du 3ème pilier, vous pourrez choisir entre versements sur compte de prévoyance, ou dans un fonds de prévoyance. Quelle différence entre les deux options ? Laquelle choisir ?

• Compte de prévoyance : la somme épargnée est conservée à coup sûr, toutefois, les taux d’intérêts sont faibles. Votre patrimoine augmentera donc principalement via vos versements.
• Fonds de prévoyance : vos versements sur ce fonds sont investis dans plusieurs placements individuels. Cette diversification permet de limiter les risques liés aux fluctuations du marché.

Alors, que choisir entre compte et fonds de prévoyance ? Tout dépend de vos objectifs. Si vous souhaitez retirer l’argent d’ici quelques années pour un investissement, immobilier par exemple, il est préférable de privilégier le compte de prévoyance. Votre argent est en effet sécurisé et assuré au moment où vous en aurez besoin.

En revanche, si vous ne souhaitez pas toucher à votre épargne, le fonds de prévoyance vous permettra de la faire fructifier davantage à long terme. Observez les fluctuations du marché et retirez votre patrimoine au bon moment.

Prévoyance et impôts : qu’est-il prévu ?

Avec la prévoyance, il est possible de profiter d’économies d’impôts de plusieurs façons :

• Cotiser au pilier 3a : la déduction fiscale maximale autorisée pour les salariés est de CHF 7056.– en 2024. Avec un taux marginal d’imposition moyen de 30 %, vous pouvez déduire plus de CHF 2000.– de vos impôts, chaque année.

• Rachat 2ème pilier : vous trouverez le montant maximal que vous pouvez racheter sur votre certificat de prévoyance. Afin d’optimiser votre déduction d’impôt, répartissez votre rachat sur plusieurs années.
  
• Vous pouvez aussi déduire des impôts de vos primes d’assurance vie, à condition de respecter les limites maximales de CHF 1800.– pour l’impôt fédéral direct des personnes seules et CHF 3600.– pour les personnes mariées ou partenaires enregistrés.

Que devient votre prévoyance en cas de décès ?

En Suisse, seules les personnes mariées au titulaire d’une prévoyance - ou liées par un partenariat enregistré - peuvent prétendre à une rente de veuve ou de veuf. Des conditions différentes s’appliquent aux femmes et aux hommes :

• Femmes: si le partenaire décédé laisse derrière lui des enfants, les femmes touchent une rente de manière inconditionnelle. Les veuves sans enfants ont droit à une rente si elles ont 45 ans révolus et ont été mariées pendant au moins 5 ans au moment du décès de l’assuré.
  
• Hommes : ils reçoivent une rente de veuf uniquement s’ils ont des enfants mineurs et jusqu’au 18e anniversaire du dernier enfant. Cela, indépendamment du fait qu’ils aient été mariés ou divorcés au moment du décès.

Les enfants de personnes décédées perçoivent quant à eux une rente d’orphelin de l’AVS jusqu’à ce qu’ils atteignent leur majorité ou terminent leur formation. Ce droit dure jusqu’à leur 25e anniversaire. En cas de décès des deux parents, les enfants reçoivent deux rentes d’orphelins (une par parent décédé).

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