Retraite anticipée : puis-je me le permettre ?
En Suisse, la retraite anticipée attire de plus en plus d’actifs désireux de profiter plus tôt de leur temps libre. Mais ce choix implique de solides préparations financières : moins d’années de cotisations, des prestations réduites et plus d’années à financer sans revenu d’activité.

Comprendre le système de retraite
1er pilier (AVS)
L’AVS permet un départ anticipé maximal de deux ans : dès 63 ans pour les hommes, 62 ans pour les femmes. La réduction est définitive et proportionnelle à l’anticipation : 6,8 % pour un an, 13,6 % pour deux ans. En 2025, la rente AVS maximale s’élève à CHF 2 520 par mois (CHF 90 720 de revenu annuel moyen déterminant).
2e pilier (LPP)
La plupart des caisses de pension permettent un départ à la retraite anticipée dès 58 ans. Dans ce cas, la rente est calculée sur le capital accumulé, mais avec un taux de conversion réduit pour chaque année d’anticipation. Un départ cinq ans avant l’âge légal peut ainsi entraîner une baisse de rente supérieure à 15 %. Vous pouvez également choisir de percevoir une partie de votre avoir sous forme de capital (au minimum 1/4 de la part obligatoire) soumis à un impôt réduit sur les prestations en capital. Avant de décider entre rente et capital, il est essentiel de réaliser une analyse comparative: le capital est imposé une seule fois à un taux préférentiel, tandis que la rente est soumise à l’impôt sur le revenu à 100 % chaque année.
3e pilier A
Les avoirs 3a sont retirables cinq ans avant l’âge de référence (dès 60 ans pour les hommes, 59 ans pour les femmes). Les retraits sont imposés à un taux préférentiel. En 2025, le plafond de cotisation est de CHF 7 258 pour les salariés affiliés au 2e pilier et CHF 36 288 pour les indépendants.
Évaluer la faisabilité
La clé est d’établir un budget réaliste : additionnez vos futures rentes et capitaux (AVS, LPP, 3e pilier, autres placements) et comparez-les à vos besoins estimés. Tenez compte de :
- L’augmentation probable des frais de santé
- L’inflation et l’évolution du coût de la vie
- Les projets personnels (voyages, loisirs, soutien familial)
Un écart important entre revenus et besoins devra être comblé par de l’épargne supplémentaire ou des rachats dans la caisse de pension et le pilier 3a.
Stratégies pour limiter l’impact financier
- Rachats LPP : combler vos années de cotisation manquantes. Chaque franc racheté est déductible fiscalement.
- Cotisations maximales au 3e pilier : sur plusieurs comptes pour optimiser la fiscalité durant et au retrait.
- Investissements privés : portefeuille diversifié pour générer un capital complémentaire à long terme.
- Planification fiscale : échelonner les retraits en capital sur plusieurs années pour éviter un taux d’imposition élevé.
Bon à savoir
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